Bernard Buffet est un peintre français né à Paris le 10 juillet 1928. Il fait partie du courant expressionniste figuratif. Il rêvait dès son plus jeune âge d’être peintre et suivi cette vocation tout au long de sa vie déclarant : « Je ne suis vraiment heureux que lorsque je peins ». C’est un artiste qui connut une gloire fulgurante et devint une des figures majeures de l’art du XXème siècle. Si vous souhaitez acquérir une œuvre ou une lithographie de Bernard Buffet, cliquez ici.
Un succès précoce mais décrié par la critique
N’ayant jamais connu son père, Bernard Buffet fut marqué toute sa vie par le décès prématuré de sa mère à la fin de son adolescence. À 15 ans il rentre à l’École des Beaux-arts mais la quittera au bout de deux ans, préférant poursuivre sa voie seule. À 20 ans, il obtient déjà le prix de la Critique à égalité avec Bernard Lorjou, un artiste ayant le double de son âge. Dès les années cinquante, il rencontre la gloire et est exposé dans de nombreuses galeries à travers le monde. Une première rétrospective est organisée à Paris en 1958. Il a été très vite adoré par le public et par les collectionneurs, mais a longtemps été boudé par l’intelligentsia française. Celle-ci préférait alors l’art abstrait, plus difficile à saisir et donc considéré comme plus intellectuel. Sa personnalité et sa popularité agaceront également. Malgré son succès flamboyant dans les années cinquante et soixante, son art est relégué au second plan à partir des années soixante-dix car la peinture n’est plus à la mode.
Une figure majeure de l’expressionnisme
Bernard Buffet fut une figure de proue de l’expressionnisme misérabiliste qui dépeint l’ambiance d’après-guerre et rejette les promesses de bonheur du socialisme. Il se battait pour faire vivre l’art figuratif à une époque où les critiques mettaient en avant l’art abstrait. Il avait même rejoint le groupe des artistes anti-abstrait. Son style fort et austère marquera les esprits, et il finit malgré tout par être reconnu comme l’un des plus grands artistes du XXème siècle, au même titre que Picasso ou Matisse. Il finit par rejoindre l’Académie Française des Beaux-arts, ce qui fut source d’une grande fierté pour lui. Il apprécia d’être reconnu mais ne fit jamais attention aux critiques, car il disait que s’il peignait en pensant aux autres, il ne peindrait plus rien. C’est cette insolence qui lui permit de rester libre.
Une vision de l’art sombre, un style inimitable
Sa peinture a fortement été marquée par la guerre et la période qui s’en suivit. Ses œuvres sont connues pour leur austérité et leurs traits sombres représentant souvent des visages humains fatigués et marqués par des regards tristes, vides, désabusés. Les clowns tristes étaient l’un de ces sujets favoris. Les traits du peintre expressionniste sont rectilignes, secs et épais, les corps longilignes. Au début des années cinquante, les couleurs qu’il utilise sont plus sombres, dans les gris, beige, marron, ou noir. Puis, vinrent les couleurs plus vives après 1958. Son œuvre fut un parfait reflet de l’époque d’après-guerre. On observe dans son œuvre une recherche d’humanité, d’où son rejet pour l’abstraction. Très prolifique, il consacra sa vie entière à sa peinture, s’enfermant souvent des journées entières dans sa demeure de province. Lorsqu’il fut atteint de parkinson et qu’il ne put plus pratiquer son art, il décida de mettre fin à ses jours à l’âge de 71 ans. Il laissa derrière lui plus de 8 000 œuvres dont des peintures, des dessins, des aquarelles, des lithographies, des illustrations ainsi que des décors de théâtre.